À propos du calendrier :
[...] Ainsi des pratiques et des rites considérés comme «
païens », sont-ils, par la force des choses et leur antériorité,
intégrer/assimilés par les nouvelles croyances, seules moyens pour elles de
subsister/s’imposer. Donc, pour les Imazighen, le choix d’une date/repère pour
fixer leur calendrier à partir d’un fait historique incontestable, ne déroge
pas à la règle ! Ne se considérant ni Grecs, ni Romains pas plus qu’Hébreux ou
Arabes, ils s’estimaient en droit, et de leur devoir, de se donner d’autres
repères…C’est ce qui se produisit en 2930 ( 1980 ).
Et voici le message que j’avais posté à l’époque :« La
première fois que fut publié et diffusé un calendrier amazigh, ce fut en 2930 ,
c’est-à-dire en 1980 , par l’association Tediut n’Aghrif Amazigh (Union du
Peuple Amazigh -UPA-), que j’ai l’honneur d’avoir fondée, dirigée, et donc je
suis l’initiateur de ce fameux calendrier dont les uns et les autres, depuis
des années déjà, cherchent à lui trouver une mystérieuse origine et une
lointaine paternité.
Ce sont justement ceux qui savent que c’est un Chaoui qui
est l’origine de cette initiative, qui tentèrent, et tentent encore,
d’embrouiller les pistes.
Le calendrier, très simple et très modeste, à la mesure
de nos moyens à ce moment-là, se présentait de la façon suivante : il était à
la fois manuscrit et dactylographié, au format 30 x 42 cm, en son centre, sur les
¾ du haut il représentait un Tergui prêt à dégainer son glaive et sur le
fourreau duquel était écrit en tifinagh (nous laissons à ceux qui prétendent
connaître l’histoire en question de nous donner les précisions). L’écriture et
le dessin étaient en bleu indigo.
Bien avant cela, les discussions furent âpres et
controversées, et surtout après (comme ce fut le cas pour la première liste de
prénoms imazighen que nous avions diffusé à la même époque), les gens étaient
divisés sur l’opportunité d’un calendrier, s’il y eut quelques enthousiastes
inconditionnels, beaucoup étaient contre.
Car, comme toujours, ils craignaient que l’on nous taxa
de régionalistes, déviationnistes, séparatistes, etc.
Même au Maroc, notre ami Mohamed Chafik était réticent
sur l’opportunité d’une telle action et il désapprouvait le texte introductif
des prénoms imazighen… selon lui, les termes étaient trop violents et l’attaque
trop frontale, et, selon lui toujours, à la limite il n’y avait nulle urgence…
Les Origines du
calendrier berbère
Nous sommes cette année
non seulement en 2002 mais aussi en l’an 2952 du calendrier berbère. Pourquoi
cette différence de 950 ans ? Pourquoi fête-t’on aussi le jour de l’an
berbère un 12 yennayer ( 12 janvier) ?
L’histoire des Berbères
remonte à 10 000 ans avant Jésus Christ. Ce n’est pourtant qu’au temps de
l’Egypte ancienne que sera fixé l’an zéro du calendrier berbère. Il correspond
à la date où le roi Chacnaq 1 er (Sheshonq) fût intrônisé pharaon d’Egypte. Ce
roi berbère avait réussit à unifier l’Egypte pour ensuite envahir la Palestine. On dit de
lui qu’il s’empara des trésors du temple de Salomon à Jérusalem. Cette date est
mentionnée dans la Bible
et constitue par là-même, la première date de l’histoire berbère sur un support
écrit.
L’histoire de Chacnaq 1
er
Les travaux des
paléontologues et historiens démontrent sans équivoque que les Berbères étaient
présents en Egypte depuis sa constitution. Nous retrouverons ensuite des
inscriptions lybiques sur la pierre de rosette. Des tifinaghs récents qui
remontent au moins au Ve siècle avant notre ère, date du mausolée d’Abelessa.
Les Imazighen Mashaouash, Libous orientaux de Cyrénaïque étaient en contact
direct avec les l’Egypte ancienne. En 1200 avant J.C. la civilisation libyque
avait même boulerversé l’équilibre de la Méditerranée
orientale en envahissant l’Egypte. C’est à cette époque que le Berbères
inventèrent une roue inconnue jusqu’alors et apprenaient aux Grecs à atteler
quatre chevaux.
A la fin de la XXIème dynastie égyptienne,
Sheshonk (Chachnaq 1 er), grand chef militaire des Mashaouash, obtint du
Pharaon Siamon, dont l’armée était en grande partie composée d’Imazighen,
l’autorisation d’organiser un culte funeraire pour son pére Namart, un
privilège exceptionnel.
A la mort de Psossenes
II en 950 av. JC qui avait succédé à Siamon, Sheshonk s’attribua la dignité
royale et fonda la
XXIIème Dynastie qu’il ligitima en mariant son fils, Osorkon,
la fille de Psoussens II, la princesse Makare et installa un autre de ses fils
comme grand pretre d’Amon Thbes.
Sheshonk établit sa
capital Boubastis, installa les hommes de sa tribue dans des terres du delta du
Nil et leur constitua des fiefs.
Une nouvelle féodalité
prit pied en Egypte. L’an zéro amazigh se refère donc à cette date historique
de 950 av. JC ou Sheshonk fut monté sur le trône et fonda la XXIIème Dynastie.
Le jour de l’an le 12
yennayer : tibura u seggwas. Les Imazighen fêtent aussi la nouvelle année
le 12 janvier, ce qui correspond donc au 1 er jour du mois Yennayer, aussi le
premier jour du calendrier julien. Notre calendrier actuel est le calendrier
grégorien.
Ammar Negadi (2002) .
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