lundi 7 octobre 2013

Lettre à monsieur le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique

A monsieur le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique ,11 chemin Doudou Mokhtar Ben Aknoun Alger - Algérie.

En ma qualité de Citoyen  , à vous Monsieur le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche , je m’adresse avec tout le poids de ma responsabilité pour dénoncer une grave injustice dont sont victimes les étudiants inscrits à la licence LMD langue et culture amazighe de l’université Hadj Lakhdar de Batna .

Depuis 1995 et la création du haut commissariat à l’amazighité  les chaouis attendaient l’ouverture d’un département de langue amazigh dans les université de l'Aurès nottament à  Tbathent (Batna) et à Khenchela ,  une reconnaissance de leur identité et une première pierre dans l’édifice de reconstruction de leur langue qui était recondamné à rester orale à cause des politiques iniques et ségrégationnistes. Après la révision constitutionnelle du 2002 consacrant Tamazight langue nationale et l’engagement de l’Etat à promouvoir la langue et la culture amazigh, nous avions cru à un prélude pour une étape importante vers le parachèvement de la consécration d’une  composante essentielle de l'identité algérienne,  mais l’espoir n’était que de courte durée, le département de Tamazight n’a pas vu le jour  ni à Batna ni à Khenchela malgré  les promesses du gouvernement.

Relancé en 2004 avec la création d’une commission qui avait pour mission d’étudier ce dossier, après plusieurs réunions de travail ladite commission a remis  à la tutelle une “fiche d’habilitation”,  l’ouverture du département  n’était alors qu’une simple  formalité mais l’accord du ministère n’a pas été donné pour des raisons   obscures, et le projet du département fut remis aux calendes grecques.

Au mois de juillet de cette année l’université de Batna a annoncé que votre ministère a donné son accord pour  l’ouverture d’un département de langue et culture amazighe, l’annonce a été accueilli avec une grands satisfaction  qui va tournée très vite au désenchantement , en effet le rectorat de l’université de Batna annoncera qu’il n y aura  pas un département mais une licence LMD en culture et langue amazighe et assure qu’elle a réunis toutes les conditions pour le déroulement des études , seulement il fallait avoir un nombre défini d’inscrits afin d’ouvrir les cours , et malgré que cette période été très courte la mobilisation de jeunes militants associatifs chaoui a réussit non seulement a avoir ce nombre mais il l’a doublé . Confiants et avec le sentiment du devoir accompli, les étudiants inscrits  ainsi que les acteurs associatifs dans l’Aurès ont été surpris par les déclarations du M.  Tahar Benabid, recteur de l’université Hadj Lakhdar qui a déclaré dans les colonnes du journal El watan  que la licence LMD en langue et culture amazighe ne sera pas ouverte cette année à cause d’une « omission » de la part de votre ministère d’envoyer l’arrêté pour ouvrir les études dans cette filiale.

Monsieur le ministre !
 
J’accuse  l’université de Batna de dresser des barrières pour ne pas ouvrir le département de Tamazight pour des raisons idéologique.


J’accuse certaines parties occultes  et des personnes corrompues et affairistes de la ville de Batna d’instrumentaliser  Tamazight pour des enjeux politiciens.


J’accuse
votre ministère et surtout le ministre précédent d’avoir traiter avec une légèreté inadmissible cette affaire qui dénote d’un mépris profond pour ma langue maternelle.


J’accuse l’Etat algérien d’avoir porté atteinte à notre constitution qui reconnait dans son préambule l’identité berbère comme étant une composante essentielle de l’identité algérienne, et notamment le troisième article Bis du premier chapitre qui stipule que « tamazight est langue nationale, L'Etat œuvre à sa promotion et à son développement dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national».

Je vous demande monsieur le ministre d’intervenir personnellement pour remédier à cette situation et permettre l’ouverture des cours dans la spécialité et sauver ainsi  les étudiants inscrits qui sont perdus et désemparés.
Veuillez agréer monsieur le ministre l’expression de mes salutations distinguées.



                        Jugurtha Hanachi,Le 7 octobre 2013 ,  Thcireth Taɛagunt , R’mila , Aurès.

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